Comprendre les constructions chalcolithiques – Partie 2 : obtention d’un référentiel d’empreinte de bois dans la terre à bâtir (2020)

Projet porté par Paul Bacoup

Fondée sur une étude technique et matérielle des vestiges architecturaux des sites de Dikili Tash (Grèce du Nord, Macédoine orientale) et de Petko Karavelovo (Bulgarie du Nord, Veliko Tarnovo), la session expérimentale coordonnée par Paul Bacoup dans le cadre de sa thèse s’attache à comprendre les techniques de construction chalcolithiques (4900-4300 av. n. è.) entre la Macédoine grecque et la plaine danubienne. Les murs de ces bâtiments étaient généralement construits en torchis sur armature végétale et l’on considère que les toits étaient généralement en bâtière à deux rampants.

La deuxième partie du projet s’est tenue à la fin de l’année 2020, entre octobre et décembre. Dans un premier temps, une charpente en bois faite à l’aide d’arbres abattus à la hache en pierre a été élevée sur les murs construits lors de la première partie du projet (article précédent). Cette charpente se compose de sablières hautes posées sur les murs, d’une panne faîtière soutenue par deux poteaux faîtiers, puis de couples de chevrons. Sur ces derniers des liteaux ont été installés, puis des baguettes de noisetier ont été « clayonnées » entre ces liteaux. Enfin, de la paille en vrac a été installée sur cette charpente, puis maintenue à l’aide de perches de noisetier brêlées aux liteaux à travers la couche de paille.

À l’intérieur du bâtiment, plusieurs objets ont été disposés, notamment en céramique, mais également des sacs de grains de blé ainsi que du bois en quantité simulant le mobilier en matériaux périssables. Le bâtiment a enfin été incendié. L’objectif était de recréer les conditions de découverte du matériel architectural étudié en Grèce du Nord et en Bulgarie. Le premier incendie n’ayant pas brûlé assez la terre à bâtir pour qu’elle soit comparable au matériel archéologique, un deuxième incendie a été réalisé, sous la forme d’un bucher alimenté pendant une heure dans le bâtiment. Cette fois-ci, la combustion des murs a duré près de 5 jours.

En dernier lieu, les murs ont été démontés afin de récupérer les fragments de terre à bâtir portant maintenant les empreintes des pièces de bois des armatures végétales. Ces fragments semblent comparables au matériel archéologique et leur étude permettra d’apporter de nouvelles précisions sur les techniques de construction chalcolithiques dans la région égéo-balkanique. Les fondations ont été recouvertes de terre, elles feront l’objet dans quelques années de fouilles expérimentales.

Ce projet a reçu le soutien financier de la ville de Mézeray, du Collège des écoles doctorales et de l’école doctorale d’archéologie (ED 112) de l’Université Paris 1. Il a également reçu de l’aide de la part de Christophe et Céline Dubus (don des arbres et d’un terrain expérimental), Bernard Gourdin (de l’association Racines et Patrimoine), Didier Hautreux et Cédric Bruneau (don de plusieurs tonnes d’argile), Guillaume Touchet (paille et foin), Marina Dezierrey et Quentin Legrand (boucherie principale, don de matière dure animale), ainsi que la municipalité (prêt d’un terrain d’expérimentation) et les agents de Mézeray, notamment Yvon Portebœuf (aide logistique pour l’apport d’eau).

Toutes les photos sont de P. Bacoup.

Pour citer ce billet : Paul Bacoup, “Comprendre les constructions chalcolithiques – Partie 2 : obtention d’un référentiel d’empreinte de bois dans la terre à bâtir”, APERA – Carnet Hypothèse, mise en ligne le 04 janvier 2021.
[En ligne] : https://apera.hypotheses.org/252


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
APERA (4 janvier 2021). Comprendre les constructions chalcolithiques – Partie 2 : obtention d’un référentiel d’empreinte de bois dans la terre à bâtir (2020). Association Pour l'Expérimentation et la Recherche Archéologique. Consulté le 17 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/ba0x


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